Actualité européenne

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L’Europe face à la crise migratoire et à la menace russe
L’Europe est confrontée à deux défis majeurs qui mettent à l’épreuve sa cohésion, sa solidarité et sa sécurité : la crise migratoire et la menace russe. Ces deux phénomènes sont liés, car la Russie est accusée de manipuler les flux migratoires pour déstabiliser ses voisins européens, notamment la Finlande, la Pologne et les pays baltes. Comment l’Europe réagit-elle à ces enjeux ? Quelles sont les perspectives pour l’avenir ?

La crise migratoire : un défi humanitaire, politique et sécuritaire.

L’Europe fait face à une pression migratoire sans précédent, avec l’arrivée de milliers de personnes fuyant la guerre, la pauvreté ou les persécutions dans leurs pays d’origine. Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 1,2 million de demandes d’asile ont été enregistrées dans l’Union européenne en 2023, soit le double de 2022. La plupart des migrants proviennent d’Afghanistan, de Syrie, d’Irak, d’Érythrée ou du Soudan. Ils arrivent par la Méditerranée, la route des Balkans ou la frontière orientale de l’UE. La crise migratoire pose des défis humanitaires, politiques et sécuritaires à l’Europe. Sur le plan humanitaire, il s’agit de garantir le respect des droits fondamentaux des migrants, de leur offrir une protection, des soins, un hébergement et une intégration. Sur le plan politique de l’actualité européenne, il s’agit de trouver un équilibre entre le respect des engagements internationaux, le contrôle des frontières, la répartition des responsabilités et la solidarité entre les États membres. Sur le plan sécuritaire, il s’agit de prévenir les risques de radicalisation, de terrorisme, de criminalité ou d’espionnage liés à certains migrants.

La menace russe : une agression militaire, diplomatique et informationnelle.

L’Europe est confrontée à une menace russe qui se manifeste par une agression militaire, diplomatique et informationnelle. Sur le plan militaire, la Russie a envahi l’Ukraine en 2022, annexant la Crimée et soutenant les séparatistes du Donbass. Depuis, elle mène une guerre hybride contre Kiev, utilisant des drones, des cyberattaques, des agents infiltrés ou des mercenaires. Elle a également renforcé sa présence militaire aux frontières de l’UE, notamment en Biélorussie, en Finlande, en Pologne et dans les pays baltes. Elle a aussi déployé des missiles capables de frapper l’Europe, violant le traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) signé en 1987. Sur le plan diplomatique, la Russie cherche à diviser l’UE, à affaiblir l’OTAN, à saper la crédibilité des institutions européennes et à contrecarrer les initiatives européennes en faveur de la démocratie, des droits de l’homme ou de l’environnement. Elle soutient les partis populistes, nationalistes ou eurosceptiques, qui remettent en cause les valeurs et les intérêts européens. Elle utilise aussi son influence économique, notamment énergétique, pour exercer des pressions ou des chantages sur certains pays européens. Sur le plan informationnel, la Russie mène une guerre de l’information contre l’Europe, utilisant des médias, des réseaux sociaux, des trolls ou des bots pour diffuser de la désinformation, de la propagande, des fake news ou des théories du complot. Elle vise à semer la confusion, la méfiance, la peur ou la haine parmi les citoyens européens, à déformer la réalité, à discréditer les sources d’information fiables ou à influencer l’opinion publique.

Quelles sont les réponses de l’Europe à la crise migratoire et à la menace russe ?

Face à la crise migratoire et à la menace russe, l’Europe tente de réagir de manière coordonnée, solidaire et ferme. Elle met en œuvre des actions à différents niveaux : européen, national et régional.

• Au niveau européen, l’UE a adopté en 2023 un nouveau pacte sur la migration et l’asile, qui vise à réformer le système européen d’asile, à renforcer la gestion des frontières extérieures, à développer la coopération avec les pays d’origine et de transit des migrants, à favoriser l’intégration des réfugiés et à lutter contre les migrations irrégulières. L’UE a également renforcé son agence de garde-frontières et de garde-côtes, Frontex, qui dispose désormais de 10 000 agents, de moyens matériels et d’un mandat élargi pour intervenir aux frontières extérieures de l’UE ou dans les pays tiers. L’UE a aussi lancé en 2023 une conférence sur l’avenir de l’Europe, qui vise à associer les citoyens, les institutions, les États membres et les acteurs de la société civile à la réflexion sur les priorités, les valeurs et les objectifs de l’UE pour les prochaines années. Au niveau militaire, l’UE a renforcé sa coopération avec l’OTAN, qui a déployé des forces multinationales dans les pays baltes et en Pologne, et qui a augmenté sa présence navale et aérienne dans la mer Baltique et la mer Noire. L’UE a aussi développé sa politique de sécurité et de défense commune (PSDC), qui vise à renforcer les capacités militaires des États membres, à coordonner leurs actions et à lancer des missions et des opérations au service de la paix et de la sécurité internationales.

• Au niveau national, les États membres de l’UE ont pris des mesures pour faire face à la crise migratoire et à la menace russe, selon leurs situations et leurs intérêts. Certains pays, comme l’Allemagne, la France, l’Italie ou l’Espagne, ont accueilli un grand nombre de migrants et de réfugiés, et ont mis en place des politiques d’intégration, d’éducation, de santé ou d’emploi. D’autres pays, comme la Hongrie, la Pologne, la République tchèque ou la Slovaquie, ont refusé de participer au mécanisme de répartition des demandeurs d’asile, et ont adopté des politiques restrictives, voire hostiles, à l’égard des migrants. Certains pays, comme la Finlande, la Pologne, les pays baltes ou la Roumanie, ont renforcé leur sécurité nationale, en augmentant leur budget de défense, en modernisant leur armée, en organisant des exercices militaires ou en demandant le soutien de l’OTAN. D’autres pays, comme la Grèce, Chypre, la Bulgarie ou la Slovénie, ont cherché à maintenir un dialogue avec la Russie, en raison de leurs liens historiques, culturels, religieux ou économiques.

• Au niveau régional, des groupes de pays de l’UE ont développé des initiatives de coopération renforcée, pour faire face à la crise migratoire et à la menace russe, selon leurs affinités ou leurs intérêts. Par exemple, le groupe de Visegrád, qui réunit la Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie, a adopté une position commune contre la politique migratoire de l’UE, et a plaidé pour une plus grande souveraineté nationale. Le groupe de Pau, qui réunit la France, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et le Portugal, a lancé une initiative pour soutenir le Sahel, qui est confronté à une crise sécuritaire, humanitaire et climatique, et qui est une source de migration vers l’Europe. Le groupe de Vilnius, qui réunit la Lituanie